Les identités rejetées Français
Notre dialogue, tel qu’on l’a vécu ici à Tonalestate, a exigé de notre part une « simplicité d’esprit », autrement dite « pureté de cœur » ( nécessaire pour écouter, demander et dire) qu’on pourrait aussi appeler « HUMILITE ».
« L’humilité est un constant palpiter de serviabilité à l’égard de toute chose : des belles choses et des choses laides, des bonnes et des mauvaises choses, des choses vivantes et des choses mortes. » 1 Je crois que grâce à cette attitude désireuse d’une vraie conversation et d’une acceptation réciproque, se réalisent déjà la fatigue et la joie de la rencontre entre différents tempéraments, entre histoires diverses ou diverses visions. Cela, au moins comme tentative initiale, est le trait propre à un multiculturalisme véritablement respectueux des identités et capable d’un dialogue.
Pendant ces journées, nous avons affirmé que tout chercheur de l’absolu a la même dignité et que l’homme doit être en relation avec l’autre pour pouvoir vivre; le besoin qu’on a de l’autre exprime aussi la dignité et la grandeur de l’humanité. Nous avons besoin de nous écouter et de nous connaître, nous avons besoin d’éducation et nous avons besoin
d’apprendre, tous, les un des autres, le désir et l’action pour le bien commun. Finalement, je voudrais souligner certaines interventions eues, montrant qu’il existe un lien souterrain entre la criminalité, les Etats et les grandes capitales. Ce lien est établi par les rapports d’oppression dictés par les multinationales d’un Nord de plus en plus riche à l’égard d’un Sud du monde de plus en plus pauvre et agenouillé. Ce lien détient une arme de destruction massive : la violence structurelle de la dette, fondée sur la logique impériale et néo-féodale des formes modernes du néo-colonialisme militaire et financier, s’affirmant dans différentes parties de la planète. Faim, épidémies et guerre permanente : voici les anges de la mort, « les quatre chevalier de l’apocalypse du sous-développement économique ». Les nouvelles mafias et les puissantes lobbies internationales sans scrupules, manœuvrent les bourses, recyclent l’argent sale, font commerce d’armes. Il s’agit là d’organisations criminelles qui utilisent l’officialité légalisée du marché. Tout cela crée le climat social où « homo homini lupus », comme le disait Hobbes : l’homme devient un loup pour l’autre homme, toute occasion, événement ou circonstance, devient propice pour diviser les hommes, pour les mettre en conflit parmi eux, pour en détruire l’identité, pour empêcher la compréhension réciproque, pour les tuer. Comment affronter cette situation ?
Tonalestate, en tant que petit événement culturel, peut choisir une seule stratégie: la dénonciation ; une dénonciation morale et d’engagement civile. Une dénonciation qui soit la voix de ceux qui n’ont pas de voix. Je remercie ceux qui ont amené de tels témoignages, témoignages qui, tout en dévoilant l’ambigüité qui est à la base des différentes organisations internationales, nous redonnent le courage de vaincre l’indifférence et l’insouciance, pour ne pas taire l’injustice.
Je remercie tous les intervenants. Je remercie la commune de Ponte di Legno, la commune de Vermiglio, le Mirella Cultura et toutes les institutions qui ont bien voulu participer. Je remercie Elena, et à travers sa personne, tout le staff.
Au revoir, si Dios quiere, si nous aurons les possibilités économiques pour poursuivre. Maria Paola Azzali.