Le courage est risquer la liberté
29 Agosto 2017 Nessun Commento
di Monica Lanzoni
Walter Benjamin disait que nous nous trouvons toujours au croisement du choix et que notre action décidera quel type d’homme nous voulons être, si nous allons vers la barbarie ou vers la civilité. Á partir de cette assertion, il faudrait aussi s’interroger sur le significat de l’être « civilisé » ou barbare, dans le monde d’aujourd’hui. Michel Warschawski, journaliste israélien et militant pour une résolution du conflit israélo-palestinien, propose cette réflexion, tellement chargée de significat pour l’homme contemporain, au cœur de son message en clôture des travaux de Tonalestate 2017.
Nous sommes été importés pas une idée de progrès, mise en place depuis l’antiquité, selon laquelle le monde est représenté comme une éternelle division entre les barbares et les civilisés. Dans les années 1920 on parlait de « choc de civilisations » et le monde était divisé en deux : d’un côté la civilisation judéo-chrétienne, de l’autre le barbare, c’est-à-dire le différent, et cette image, qui s’est construite et a été alimenté au fil du temps, a fini pour identifier sous l’étiquette de barbare tout ce qu’il faut mépriser et dont il faut avoir peur : aujourd’hui c’est l’Islam qui a été identifié comme l’ennemi de la civilité. Face à ce nombre de valeurs qui se sont instaurés dans la société, à rien ont servi les cris d’alarme lancés dans le siècle dernier, par Walter Benjamin ou Rosa Luxembourg : on se retrouve, bon gré mal gré, dans l’époque du « choc de la barbarie ».
Face à ce désespoir, est-il encore possible parier sur l’être humain ? Warschawski en est certain, et affirme que c’est bien la tâche de l’homme de notre époque d’être un homme courageux, et cela implique aussi redécouvrir qu’est-ce que le vrai courage. « Il s’agit, disait le journaliste israélien, non pas de partir à l’aventure, ni de courir en guerre avec le fusil au bras sous le feu des balles, car tout le monde peut avoir ce courage ; l’homme de courage et celui qui n’a pas peur d’aller contre-courant, d’être l’objet de raillerie ou de l’ironie d’autrui ». Cela signifie, au fin de compte, de se mettre en discussion, de risquer soi-même en allant contre la pensée unique.
Isaiah Leibowitz, un intellectuel juif, parlait ainsi de ceux qui avaient refusé de combattre dans la guerre des six jours « vous êtes les vrais héros », car ils n’avaient pas eu peur d’aller contre-courant, d’être traités comme des ringards et des traitres pour avoir écouté leur conscience. C’est pour cela que le vrai barbare n’est pas le terroriste, ou l’Islamiste, comme la pensée unique nous pousse à penser, mais l’homme qui risque sa liberté, qui ne se contente pas d’un « vivre tranquille » mais qui va contre la pensée dominante. Au nom de cet esprit de solidarité qui existe dans le cour de tous les hommes, il faut se mettre en jeu et dire ce qui est juste, même si cela va contre-courant. D’ailleurs, continue Michel Warschawski, « ne sont que les poissions morts qui nagent suivant la courant, les poissions vivant vont contre-courant ».
L’intervenant nous rappelle encore les paroles de Mgr. Zuppi, quand il citait, lors de son intervention le 9 août au colloque Tonalestate, le paroles du Pape Jean XXIII mettant en garde contre les prophètes de malheur, ceux qui annoncent un avenir triste et sans espoir. « Le prophète du malheur a une tâche facile, il nous conforte dans la passivité et la résignation, et si nous ne pouvons pas changer les choses, il faudrait mieux rester chez nous » ; mais si le chrétien peut, par foi, surmonter la résignation, « ceux qui n’ont pas la foi, comme moi, qu’est-ce qu’ils font ? à quoi s’attachent-ils ? » se demande le journaliste et intellectuel israélien.
Pour répondre à cette question, Warschawski retourne à son expérience, celle d’une génération militante active dans les années 70 en Israël, qui à l’époque ne représentait certainement pas la majorité, et qui ressentait un profond sens religieux, se traduisait dans l’espoir dans un futur meilleur. Des militants, il faut mieux le rappeler, ne sont jamais apparus comme des gagnants, bien au contraire ils ont été souvent traités de ringards et ont fait l’objet de dérision : ils avaient décidé de ne pas se résigner face à la pensée unique et de parier sur le futur.
« A quoi sa sert de parier sur le pire ? disait encore Warschawski, il faut parier sur le mieux ». Pour faire cela, il faut mettre en jeu sa propre liberté et n’avoir pas peur du regard critique et ironique des autres ; parier sur le mieux signifie être capable de supporter ce regard d’hostilité qui nous voudrait replié sur notre vivre tranquille, plutôt qu’être des hommes de courage.
Walter Benjamin disait que nous nous trouvons toujours au croisement du choix et que notre action décidera quel type d’homme nous voulons être, si nous allons vers la barbarie ou vers la civilité. Á partir de cette assertion, il faudrait aussi s’interroger sur le significat de l’être « civilisé » ou barbare, dans le monde d’aujourd’hui. Michel Warschawski, journaliste israélien et militant pour une résolution du conflit israélo-palestinien, propose cette réflexion, tellement chargée de significat pour l’homme contemporain, au cœur de son message en clôture des travaux de Tonalestate 2017.
Nous sommes été importés pas une idée de progrès, mise en place depuis l’antiquité, selon laquelle le monde est représenté comme une éternelle division entre les barbares et les civilisés. Dans les années 1920 on parlait de « choc de civilisations » et le monde était divisé en deux : d’un côté la civilisation judéo-chrétienne, de l’autre le barbare, c’est-à-dire le différent, et cette image, qui s’est construite et a été alimenté au fil du temps, a fini pour identifier sous l’étiquette de barbare tout ce qu’il faut mépriser et dont il faut avoir peur : aujourd’hui c’est l’Islam qui a été identifié comme l’ennemi de la civilité. Face à ce nombre de valeurs qui se sont instaurés dans la société, à rien ont servi les cris d’alarme lancés dans le siècle dernier, par Walter Benjamin ou Rosa Luxembourg : on se retrouve, bon gré mal gré, dans l’époque du « choc de la barbarie ».
Face à ce désespoir, est-il encore possible parier sur l’être humain ? Warschawski en est certain, et affirme que c’est bien la tâche de l’homme de notre époque d’être un homme courageux, et cela implique aussi redécouvrir qu’est-ce que le vrai courage. « Il s’agit, disait le journaliste israélien, non pas de partir à l’aventure, ni de courir en guerre avec le fusil au bras sous le feu des balles, car tout le monde peut avoir ce courage ; l’homme de courage et celui qui n’a pas peur d’aller contre-courant, d’être l’objet de raillerie ou de l’ironie d’autrui ». Cela signifie, au fin de compte, de se mettre en discussion, de risquer soi-même en allant contre la pensée unique.
Isaiah Leibowitz, un intellectuel juif, parlait ainsi de ceux qui avaient refusé de combattre dans la guerre des six jours « vous êtes les vrais héros », car ils n’avaient pas eu peur d’aller contre-courant, d’être traités comme des ringards et des traitres pour avoir écouté leur conscience. C’est pour cela que le vrai barbare n’est pas le terroriste, ou l’Islamiste, comme la pensée unique nous pousse à penser, mais l’homme qui risque sa liberté, qui ne se contente pas d’un « vivre tranquille » mais qui va contre la pensée dominante. Au nom de cet esprit de solidarité qui existe dans le cour de tous les hommes, il faut se mettre en jeu et dire ce qui est juste, même si cela va contre-courant. D’ailleurs, continue Michel Warschawski, « ne sont que les poissions morts qui nagent suivant la courant, les poissions vivant vont contre-courant ».
L’intervenant nous rappelle encore les paroles de Mgr. Zuppi, quand il citait, lors de son intervention le 9 août au colloque Tonalestate, le paroles du Pape Jean XXIII mettant en garde contre les prophètes de malheur, ceux qui annoncent un avenir triste et sans espoir. « Le prophète du malheur a une tâche facile, il nous conforte dans la passivité et la résignation, et si nous ne pouvons pas changer les choses, il faudrait mieux rester chez nous » ; mais si le chrétien peut, par foi, surmonter la résignation, « ceux qui n’ont pas la foi, comme moi, qu’est-ce qu’ils font ? à quoi s’attachent-ils ? » se demande le journaliste et intellectuel israélien.
Pour répondre à cette question, Warschawski retourne à son expérience, celle d’une génération militante active dans les années 70 en Israël, qui à l’époque ne représentait certainement pas la majorité, et qui ressentait un profond sens religieux, se traduisait dans l’espoir dans un futur meilleur. Des militants, il faut mieux le rappeler, ne sont jamais apparus comme des gagnants, bien au contraire ils ont été souvent traités de ringards et ont fait l’objet de dérision : ils avaient décidé de ne pas se résigner face à la pensée unique et de parier sur le futur.
« A quoi sa sert de parier sur le pire ? disait encore Warschawski, il faut parier sur le mieux ». Pour faire cela, il faut mettre en jeu sa propre liberté et n’avoir pas peur du regard critique et ironique des autres ; parier sur le mieux signifie être capable de supporter ce regard d’hostilité qui nous voudrait replié sur notre vivre tranquille, plutôt qu’être des hommes de courage.